Pierre Gallou, verrier d’art à Chargé, ouvre les portes de son atelier pour des démonstrations explicatives tous les après-midi dans sa cave troglodyte.
Au fond d’une cave troglodyte, à Chargé, règne une certaine effervescence. C’est l’atelier de la verrerie d’art Patrick Lepage, du nom de son fondateur. Les fours bourdonnent jour et nuit, à plus de 1.000 °C.
Pierre Gallou, verrier d’art, y accueille des visiteurs, à raison de trois groupes par après-midi. Il leur explique les bases du travail du verre avant de réaliser une pièce devant eux. Première question pour les hôtes du jour : « Qu’est-ce que le verre ? »
« Le verre se comporte comme du miel » à 1.000 °C
Le matériau est issu d’un mélange de sable et d’un certain nombre d’éléments chauffés à très haute température. Derrière Pierre Guallou, trois fours. Chacun a sa propre fonction. Dans celui du milieu, le verre en fusion, chauffé à plus de 1.000 °C.
« Je vais venir le chercher avec une canne spéciale, explique Pierre Guallou, l’objet en question à la main. À cette température, le verre se comporte comme du miel. Il me suffit de l’enrouler autour de la canne pour pouvoir le sortir et le travailler à température ambiante. »
Un autre four sert de réchaud pour continuer à travailler le verre qui refroidit rapidement. Une fois que le verrier a fini son travail de sculpture, il dépose sa pièce dans un dernier four qui la maintient à température élevée. La pièce est ensuite refroidie très lentement, ce qui évite la cassure par choc thermique.
Une fois toutes les explications terminées sur la technique, les matériaux et sur la forme et la couleur que l’on peut donner au verre, Pierre Guallou se met à l’œuvre. Devant une vingtaine de spectateurs, il réalise sa pièce. Aujourd’hui, ce sera un vase.
Jeu sur le minéral
En 2011, Patrick Lepage, verrier d’art depuis les années 80, vend sa boutique du centre-ville d’Amboise et déménage dans une cave troglodyte à Chargé. « Pour la technique elle-même, la cave n’apporte rien de particulier, confesse Pierre Guallou. En revanche, pour la partie exposition, c’est plus intéressant. Il y a une mise en valeur du verre dans ce décor de roche. » Avec environ 4.000 visiteurs par an, la formule semble fonctionner pour l’artisan. « La visite invite les clients à acheter et la boutique amène des visiteurs. »
Initialement, les deux verriers, Patrick Lepage et Pierre Guallou, laissaient leur atelier ouvert à tous. « Peu de personnes se montraient vraiment intéressées. Il arrivait même que certains viennent profiter de l’atelier pour pique-niquer, pendant que nous travaillions à côté. Et puis, comme nous n’expliquions pas ce que nous faisions, les visiteurs ne comprenaient pas. Nous avons alors décidé de passer aux visites explicatives. »
En 2015, Patrick Lepage décède. Pierre Guallou est depuis le seul verrier d’Amboise. Avec sa collègue Annie Duval, qui s’occupe de l’exposition et de la création des bijoux en verre, ils tiennent la boutique en l’absence du maître. Pierre Guallou continue d’assurer seul les visites, entre la chaleur des fours et la constance de la roche.
Lieu-dit des Caves, à Chargé. Trois visites guidées par jour en juillet et en août à 14 h, 15 h 30 et 17 h, du mardi au samedi. Durée : une heure. Tarifs : 8 € adultes, 6 € 8-12 ans, gratuit pour les moins de 8 ans. Bon de réduction de 5 € sur les pièces pour toute entrée payée. Tél. 02.47.23.65.56. Internet : www.verreriedartdamboise.com